Activités

Marche&Culture visite guidée de l'exposition Claude Nobs

Visite guidée de l'exposition sur Claude Nobs et randonnée dans les villages des Planches, Veytaux et Territet.

Vendredi matin 3 novembre, par un temps frisquet, un groupe de 13 membres de notre section se retrouvent devant le Musée de Montreux. Il avait plu toute la journée du jeudi et il avait neigé sur les hauteurs. Le Grammont était à moitié couvert d'une belle couche de neige.

Nous sommes reçus par Pascale Simond, conservatrice du musée. Elle va nous guider à travers l'exposition appelée « Claude Nobs, 10 ans déjà ». Très vite nous allons être immergés dans la personnalité chaleureuse de ce grand homme qui n'est pas juste fondateur du Montreux Jazz Festival mais un artiste qui a mis en place des miracles. Sans lui Montreux serait autrement.

C'est dans une salle qui représente le « bunker » du chalet le Picotin de Claude Nobs que nous commençons la visite. Quelqu'un a eu l'intelligence folle de conserver le son et les images de ces concerts qui ont été exceptionnels, historiques voir bouleversants. Nous sommes en plein dans ses archives de 5000 heures audiovisuelles du Jazz Festival. Elles font partie du Registre international de la Mémoire du Monde. Thierry Amsallem, compagnon de Claude Nobs, hérite de ces archives et décide de créer une fondation dont le but est de préserver, développer et mettre en valeur ce patrimoine unique.

Nous passons dans une salle remplie d'objets de cuisine personnels de Claude Nobs avec une table à manger et ses couverts. Tous les objets viennent du chalet Picotin à Caux. Pascale Simond nous raconte la vie de Claude Nobs, dont le père était boulanger à Territet. « Il n'était pas fait pour devenir boulanger. Se lever tôt au petit matin n'était pas son fort et il n'était non plus pas un écolier particulièrement zélé'. Il décida de devenir cuisinier. Claude a le sens de l'accueil et il soigne les artistes, les fait venir à son chalet pour profiter de balades et de bonnes tables.  

Dans la troisième salle se trouvent tous les objets et photos se rapportant au Jazz Festival de Montreux. En 1967 Claude Nobs lance le Festival de Montreux. Il veut faire parler de sa ville. En un seul été, le Festival est fameux dans toute l'Europe. Les musiciens sont heureux et dorlotés et ils s'en vont avec une copie de ce qu'ils ont joué « live in Montreux ».

Nous terminons la visite dans la salle qui nous rappelle que Claude Nobs était aussi un collectionneur. Les témoignages de quelques participants qui ont personnellement connu Claude Nobs ont aidé à créer un dialogue avec Pascale Simond qui a ravi, captivé et enchanté tout le groupe.

Après la visite nous sommes allés piqueniquer sur l'esplanade du Temple St. Vincent tout en jouissant d'une superbe vue sur le Léman. Nous avons visité le temple et avons pris un café au Tralala.

En reprenant la rue du temple en direction de Glion et après avoir passé le sentier des roses nous avons emprunté l'ancien tracé historique qui monte depuis Vernex, par Les Planches en direction de Glion et Caux puis traverse les alpages des Gresaleys. Ce sentier relie la Riviera lémanique à la Haute-Gruyère par le col de Jaman, culminant à 1512 m d'altitude, légèrement moins élevé que son concurrent local, le col de Chaude sur les hauts de Villeneuve. Le deuxième tracé historique monte de Chernex aux Avants, franchit la Baye de Montreux et rejoint le tracé précédent sous le col de Jaman.

Le passage de Jaman aurait été fréquenté depuis l'époque de Hallstatt (800 ans avant l'ère commune), «la fameuse 'route de l'étain', à partir du point de rupture de charge de Châtillon-sur-Glâne, remontait le cours de la Sarine puis celui de l'Hongrin, pour rejoindre la vallée du Rhône et la route du Saint-Bernard par les cols gruériens, précisément de Jaman ou des Mosses.

Juste avant d'arriver à Toveyre nous prenons un sentier en direction de Veytaux en traversant des quartiers résidentiels. Nous traversons les voies désaffectées du funiculaire qui montait à l'hôtel du Mont-Fleuri de Glion. Nous nous trouvons en haut du sentier entre Vernex et la sortie des Planches, avant de descendre par Collonges sur Veytaux. Nous arrivons au village de Veytaux sur le pont construit en 1692 qui franchit la Veraye. Il s'agit d'un tracé en hauteur passant par des villages et des auberges dotés d'un pont de pierre alors que la route du lac franchit la Veraye à gué avec des planches pour les piétons à la fin du XVIIe siècle. Patrick Thélin et Karen Armstrong qui habitent à Veytaux nous racontent des anecdotes du village. Nous passons par le centre du village et des passages uniques et insolites non connus du grand public.

Notre dernière étape est le village de Territet où fut construit  le premier Grand-Hôtel de la région. C'est ici que l'impératrice d'Autriche Elisabeth connue sous le nom de Sissi aimait  séjourner à la Belle-Époque. En des temps plus hard rock, c'est le légendaire groupe Deep Purple qui y a enregistré « Smoke on the Water » dans la salle de l'Alcazar après l'incendie du casino de Montreux en 1971. 

Nous avons aussi profité pour voir l'emplacement de la boulangerie du père à Claude Nobs. La balade s'est terminée au parc des roses où nous avons passé devant les tombes d'Henri Nestlé et de son épouse Clémentine.

Pierre Serex

Délégué à la culture